« Les seules connaissances qui puissent influencer le comportement d’un individu sont celles qu’il découvre par lui-même et qu’il s’approprie ». Carl Rogers en fait un principe de base dans son ouvrage sur le développement personnel. Ainsi ni autorité ni formation ne peuvent permettre à un individu de se transformer ou d’innover; cela doit venir d’un élan (« le flow ») qui vient du fond de soi. Comment favoriser cet élan ? Par le coaching, un accompagnement méthodique que tout manager doit acquérir pour mener à bien ses objectifs en matière de transformation.
1ère étape: L’écoute empathique
Commencer par écouter… Mais pas n’importe comment. Par une écoute active, c’est à dire en rebondissant par des questions ouvertes, et en accueillant les propos avec bienveillance, c’est dire sans jugement ni critique, mais avec congruence, en reflet de ce qu’est le manager. A l’issue de cette première étape un climat d’empathie doit permettre de passer à l’étape suivante en confiance.
2ème étape : Le feedback bienveillant
Le manager doit alors rebondir sur ce que son collaborateur a exprimé et identifier dans ses réserves ou peurs la part objective et la part émotionnelle. Il joue ainsi l ‘effet miroir, grossissant, pour permettre au collaborateur d’en prendre conscience pour les dépasser. Tout problème devient alors une opportunité de changement.
3ème étape : La solution co-construite
Ensemble, ils vont alors chercher des idées pour venir à bout des résistances et passer à l’action. Pour cette étape la méthode de la CPS (Creative Problem Solving) est très indiquée ; elle permet de co-construire en suivant 4 étapes : clarifier le problème, trouver des idées, imaginer des solutions puis agir ;de ces 4 étapes on procède en utilisant une phase de divergence où la créativité a à chaque fois sa place et une phase de convergence pour décider des idées et solutions clés.
4ème étape : La puissance :permission et protection
Le coach donne à la fois la permission et la protection…c’est ce qui est attendu du collaborateur : je t’autorise à agir et ne n’inquiète pas je te soutiendrai en cas de problème. « J’ai confiance en toi tu y arriveras » est ce que chacun a besoin d’entendre et ressentir pour passer à l’action. Le manager doit transformer son pouvoir, qu’il tire naturellement de son statut hiérarchique, en soutien à la puissance de ses collaborateurs, pour qu’ils passent à la mise en œuvre mentale et opérationnelle de la transformation.
C’est l’entrée en matière de Marc Giget lors de sa présentation au Club de Paris des Directeurs de l’Innovation (http://www.directeur-innovation.com/) de sa vision 2018-2020 et prospective 2030. En sa qualité de membre de l’Académie des Technologies, il nous brossera les tendances majeures de l’innovation qui se profilent pour les années à venir.
Le ton est donné avec un « ça bouge grave » suivi avec une égale aisance d’une citation de Georges Soros au dernier Davos « certaines entreprises sont déjà mortes et elles ne s’en rendent pas compte ». S’associant à la vision de transformation du monde et de nécessaire adaptation pour les entreprises, Marc Giget soutient que la fonction innovation a son rôle à jouer dans ce pilotage de la transformation qui se joue à moyen terme pour contrebalancer la vision productiviste et court-termiste de la fonction marketing
Mon éclairage des tendances d’évolution de l’innovation présentées par Marc Giget :
1) la stratégie d’innovation a tendance à être désormais intégrée à la stratégie d’entreprise ce qui implique une nouvelle gouvernance et une fusion entre direction de la stratégie et de l’innovation (RATP, EDF, Danone, LCL, Allianz France…)
2) L’innovation devient globale, au-delà du technique en recourant à de multiples alliances, coopérations joint-ventures… ; on assiste grâce à cet effet au renouveau de l’industrie automobile et aéronautique. Valeo en est un bel exemple.
3) L’innovation totale, c’est innover tous ensemble, le coté Human Centric de l’innovation donne une part à jouer pour les RH qui ont plus ou moins de mal à s’y mettre : gestion du risque, meilleure coopération, innovation participative…
4) l’Innovation humaniste recadre l’innovation dans sa finalité de progrès… La tendance publicitaire de « innovation for a better life » en est le reflet… A chacun d’identifier ce qu’il y a au delà du story telling !
5) L’innovation inclusive se développe, reliée à une finalité de progrès, il s’agit en plus de sortir de l’innovation purement consumériste avec de nouvelles offres de produits innovants, moins chers, accessibles au plus grand nombre.
6) Design together, co-innover avec les utilisateurs, la conception avec des utilisateurs, ou design thinking, est une tendance montante avec aujourd’hui 54% des dirigeants qui affirment comme importante l’implication des utilisateurs dès la phase d’idéation(Innovation Benchmark 2017)
7) Accélérer la transition digitale est un enjeu pour toutes les entreprises, tant dans la transformation interne que dans la définition de nouveaux produits et services; le Directeur Innovation est bien entendu impacté et a à jouer son rôle de pilotage avec les experts de technologies internes, les métiers et les personnels concernés.
On assiste à une stimulation par les nouveaux acteurs, les GAFA, qui obligent à une redéfinition des services comme l’ont fait avec succès Accor et G7. Le Digital constitue une source d’innovations de toutes types, incrémentales et disruptives, autant d’opportunités pour l’innovation dans les années à venir.
Rendez-vous aux « Rencontres Nationales de l’Innovation » le 14 juin prochain pour voir comment s’actualisent concrètement ces tendances stratégiques de l’innovation !
Et si l’on parle maintenant de GAFAM et que le M est venu s’ajouter aux 4 mousquetaires d’origine, les Google, Apple, Facebook et Amazon… Cela ne viendrait-il pas en partie de ce coup de fraîcheur donné par Satya Nadella le « nouveau » président de Microsoft ?
C’est bien l’impression qu’a donné Eneric Lopez, le directeur des Programmes Innovation de Microsoft France en présentant le nouveau « Microsoft Soul » à l’occasion de la Rencontre du Club de Paris des Directeurs de l’Innovation sur les stratégies d’innovation.
Les « Microsoftees » ont subi un véritable changement de culture d’entreprise: on ne parle plus de « know it all » mais de « learn it all »… La valorisation de l’apprentissage sur la connaissance est une véritable révolution dans ce milieu d’experts « sachants » ! De même les RH ne parlent plus de « performance individuelle » mais « d’impact ». Cet impact s’évalue en fonction de critères relationnels « from other » (« qu’est-ce que j ‘ai appris des autres ? ») et « to other » (« qu’est-ce que j’ai apporté aux autres ? »).
Dans le même temps les comportements et les axes d’innovation ont été tous revisités pour permettre à Satya Nadella d’atteindre l’ambition affichée en innovation :
#time to market : exemple de « Skype Translator » développé en 6mois
#test and learn : « savoir essayer et savoir échouer »l’exemple du Mirosoft Band projet 1 puis 2 puis abandon pour mieux repartir plus tard
#re-invent : quand le smartphone a été arrêté capacité à réinventer une catégorie ,exemple succès du « Surface »
#partnership : y compris avec les concurrents pour la co-pétition par exemple Amazon et pour l’assistant personnel Alexia
#platform : seul modèle technologique qui permet intégrer en B to B et de co-construire en co-ingéniérie
#IA : amplifying human ingenuity with intelligent technology
#Quantum computing avec la recherche sur les ordinateurs quantiques
#Trust être responsable de ce qu’on fait
#Tech for Good : innover pour des valeurs d’inclusion : éducation, santé, planète
#Ancrage local : en France partenariats avec l’Inria, Station F…
Et pour conclure j’ajouterais à ce speech d’Eneric Lopez , cette présentation trouvée sur Twitter cette semaine qui hisse des productions d’innovation rendues possibles par l’intelligence artificielle au niveau du progrès attendu par les utilisateurs et s’agissant de santé par les hommes. Bravo à Microsoft !
https://experiences.microsoft.fr/business/intelligence-artificielle-ia-business/sante-promesses-de-ia/
« L’innovation est ce qui fait la différence entre un suiveur et un leader ». A l’instar de Steve Jobs, le DRH qui a une fonction régalienne dans l’entreprise doit marquer son leadership au-delà du pouvoir que lui confère son statut et sa fonction, par une manière d’être dont l‘innovation est aujourd’hui le moteur.
Le DRH est concerné à plus d’un titre par l’innovation et c’est pour cette raison qu’il est aujourd’hui dans l’air du temps de créer une fonction « Innovation RH » dans les entreprises.
1ère raison : L’innovation est stratégique : le DRH doit être en mesure de participer à la décision
Sa définition usuelle « une idée qui rencontre un marché » amène l’innovation sur le terrain stratégique de la croissance par l’expansion de marchés, de produits et services à valeur ajoutée. Le DRH participe aux prises de décisions du Comex et ses équipes par les recrutements, la gestion des talents, leur formation et leur reconnaissance contribuent à la mise en œuvre de ces décisions d’innovation. Le DRH doit donc se tenir informé des derniers modes culturels de gestion de l’innovation mais aussi des tendances prospectives en Digital, RSE … Des domaines qui impactent aujourd’hui l’innovation.
2ème raison : L’innovation entraine la transformation : le DRH doit en être le pilote
L’innovation digitale est devenue incontournable, pour partie encourageante et menaçante. Si l’on prend le seul exemple de la robotisation : certains métiers pénibles pourront disparaître au profit de nouveaux métiers à valeur ajoutée pour l’homme, encore aujourd’hui inconnus. Pour mener cette transformation le DRH doit maîtriser à la fois les méthodes de conduite de transformation systémique et s’intéresser aux questions de prospective en intelligence artificielle.
3ème raison : L’innovation est vitale pour l’entreprise : le DRH a l’obligation de la développer
L’innovation est devenue vitale pour les entreprises qui sont de plus en plus nombreuses à créer des postes de directeur de l’innovation (CIO) souvent associés au Digital (CDO). Ces fonctions vitales pour l’adaptation de l’entreprise exigent une attention particulière de la part du DRH : recruter des profils innovants mais compatibles avec la culture d’innovation, former les salariés pour leur permettre d’accéder aux compétences exigées par l’innovation, reconnaitre les innovateurs y compris dans la gestion du risque dans la gestion des projets… De nouveaux repères sont RH à mettre en place.
4ème raison: L’innovation amène à une nouvelle culture: le DRH doit faciliter sa mise en oeuvre
« L’innovation n’est pas prédire l’avenir mais lui permettre d’arriver » Saint-Exupéry…et le DRH est bien celui qui auprès du DG qui peut créer ces « permissions » : ne pas considérer l’arrêt d’un projet innovant comme un échec personnel du chef de projet , l’aider au rebond, reconnaître les équipes et des personnalités parfois » dérangeantes »… Et aussi entraîner toute l’entreprise vers l’ouverture, l’agilité… L’adaptation permanente au changement.
5ème raison: L’innovation impose de nouvelles manières de travailler : le DRH doit être exemplaire
Le rôle du DRH face à ces enjeux émergents est une vraie opportunité pour développer la RH : revoir les missions RH avec la perspective innovation et transformation, réorganiser autour de ces enjeux, utiliser les méthodes de co-construction pour innover en RH, associer son écosystème pour aller vers le Design Thinking… Adapter les RH pour être, plus que contributeur, leader de la transformation de l’entreprise vers l’innovation
Au coeur de toutes nos connexions, l’habitat est touché par plusieurs vagues… La vague digitale mais aussi la vague du développement durable qui impose de nouvelles règles entre bâtisseurs et habitants des logements. Pour l’habitat social, la mesure concernant les APL lui fait affronter en plus une baisse des revenus. L’innovation est alors un recours nécessaire pour trouver des solutions.
De nouveaux financements pour combler le manque à gagner des revenus de l’APL, tout en restant vigilant sur l’important poids du réglementaire dans le domaine. Innover avec, ou plutôt malgré, le code de la Construction et de l’Habitation exige une réelle créativité !
L’innovation concerne depuis toujours les techniques du bâtiment. Aujourd’hui la construction exige la prise en compte de la transition énergétique(consommation réduite, accès électriques…) mais aussi de nouveaux procédés favorisés par les nouvelles technologies apparaissent : construction d’une maison par imprimante 3D comme à Nantes avec Batiprint selon un procédé mis au point par Bouygues Construction. Non seulement la construction est facilitée mais en plus à très bas prix…au point que les chinois lorgnent sur cette innovation française pour leurs programmes de logements sociaux du coté de Pékin. Les robots viennent aussi suppléer aux manœuvres sur les chantiers pour les taches difficiles.
Le Digital avec ses nouvelles technologies et nouveaux usages rend les locataires plus exigeants …comme pour tous les domaines de la vie courante ils demandent à être « acteurs » de leur logement, choisir, personnaliser leur habitat. On parle même d’« habitat participatif ». Habiteo , une start up qui aide les promoteurs à se digitaliser en proposant des plateformes d’échanges ente promoteurs et futurs acquéeurs vient de lever 6 millions d’euros. Les quartiers génèrent aussi des associations solidaires qui permettent l’expression de besoins culturels différents et enrichissants pour la version finalisée.
Plus globalement l’ensemble des métiers du logement social sont impactés, par l’arrivée de l’intelligence artificielle, des big data et des objets connectés…à commencer par les gardiens qui ont un rôle de présence que ni les robots ni les chatbots ne pourront remplacer : une présence humaine et chaleureuse, qui demande à être harmonisée avec cette nouvelle vision globale de l’habitat social.
A offrir et commenter à tous ces empêcheurs d’innover qui ne cessent de se plaindre de l’évolution du monde… Il se pourrait que nous en rencontrions quelques uns en ces périodes de fêtes !
Ce petit manifeste, écrit sur un coup de sang par l’auteur de Petite Poucette en colère contre tous les Grands Papas Ronchons qui empêchent de regarder devant nous avec espoir, a été tout d’abord offert à tout acheteur de deux livres de poche de Michel Serres.
Devant l’enthousiasme qu’il a suscité et les nombreuses demandes qui lui sont parvenues, la Maison d’Edition (Le Pommier) a décidé de le publier sous forme d’un tout petit livre : « Dix Grands Papas Ronchons ne cessent de dire à Petite Poucette, chômeuse ou stagiaire qui paiera longtemps pour ces retraités : « C’était mieux avant » ».
Or, cela tombe bien, « avant, justement, j’y étais »… Peut revendiquer Michel Serres. « Je peux dresser un bilan d’expert. Qui commence ainsi : avant, nous gouvernaient Franco, Hitler, Mussolini, Staline, Mao… Rien que des braves gens ; avant, guerres et crimes d’état laissèrent derrière eux des dizaines de millions de morts. Longue, la suite de ces réjouissances vous édifiera. »
Quelle belle ode au progrès avec ce regard dans le rétroviseur d’un fin observateur : les conditions d’hygiène, d’alimentation, de travail , la condition des femmes, des enfants… De très beaux arguments, justes, objectivement analysés pour clouer le bec à tous ceux qui ne sont pas entrés dans le nouveau monde et qui voudraient nous empêcher d’espérer que l’innovation puisse être porteuse d’avenir, de progrès et d’humanité !